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LES RISQUES DUS A L'EXPOSITION AUX CHAMPS
ELECTRIQUES ET MAGNETIQUES 50 Hertz


Par :
C.W. SMITH (Professeur - Université de Salford, Technologies électriques et
électroniques - Business Services - Biomedical Instrumentation -
Grande-Bretagne)
Pierre LE RUZ (Docteur en physiologie - Expert rayonnements non ionisants)
Jean-Louis MERCIER (Docteur en odontologie - Coordination nationale)
Roger SANTINI (Docteur és Sciences - Expert pharmaco-toxicologue)
Jean-Marie DANZE (Licencié ès Sciences Chimiques - Consultant scientifique et technique)

Les références sont disponibles en langue française et anglaise aux adresses
suivantes :
‹ J.M. DANZE, rue de Pavillonchamps, 16, 4920 Harzé, Belgique.
‹ P. LE RUZ, Square Marcel Bouget, 26, 35700 Rennes, France.

LES MECANISMES DE LA VIE ET LES CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES

Il faut savoir que la biologie moderne considère que les êtres vivants sont des systèmes ouverts, c'est-à-dire qu'ils prennent dans le milieu environnant proche ou lointain des informations rythmiques régissant leur milieu interne. Ces informations sont souvent de type électromagnétique (lumière, champ magnétique terrestre, électricité, etc.). Ce sont ces concepts modernes, entre autres, qui permettent d'expliquer la chronobiologie.

Dans un rapport de l'Association Internationale de Radioprotection (I.R.P.A.) [1], on peut lire une citation du Prof. M. Grandolfo
(Italie) :
"Dans tous les organismes vivants, il existe des champs électriques et des courants endogènes qui jouent un rôle dans les mécanismes complexes de contrôles physiologiques, telle l'activité neuro-musculaire, les sécrétions glandulaires, les fonctions de membranes cellulaires, le développement, la croissance et la réparation des tissus. Il n'est pas surprenant que, suite au rôle exercé par les champs et les courants électriques dans tant deprocessus physiologiques de base, des questions soient posées quant à des effets possibles de champs artificiels sur les
systèmes biologiques. Avec les progrés de la technologie et les besoins sans cesse accrus en énergie électrique, l'exposition aux champs électriques et magnétiques de 50 et 60 Hertz a augmenté au point que des questions judicieuses sont posées concernant les limites de sécurité de telles expositions". Ainsi, tout être vivant fonctionne selon des mécanismes électriques et électromagnétiques trés précis et trés sensibles. On démontre aujourd'hui que les ordinateurs peuvent étre parasités par des champs magnétiques extrémement faibles, sous une ligne à haute
tension par exemple. A 5 milligauss (= 0,5 microtesla), certains moniteurs vidéo d'ordinateurs se mettent à scintiller au point de rendre le travail de l'opérateur trés pénible [21].

Des systémes d'alarmes sont déclenchés intempestivement sous les lignes à haute tension suite au parasitage engendré par les lignes.

Nier aujourd'hui les interactions entre les champs électromagnétiques et les mécanismes hypersensibles des étres vivants est un non sens scientifique et intellectuel.

LES LIGNES A TRES HAUTE TENSION EN QUESTION AUX USA

Le Gouvernement américain, devant la pression de l'opinion publique a publié en 1989 un rapport scientifique sous l'égide de l'O.T.A. (Office of Technology Assessment) [2] afin de faire le point sur les connaissances en la matière. Certaines études réalisées par des instituts universitaires indépendants étaient tout bonnement affolantes (études épidémiologiques sur les cancers du cerveau, sur les leucémies infantiles, sur les troubles du systéme nerveux, etc.).

En octobre 1990, l'E.P.A. (Agence U.S. de Protection de l'Environnement) a publié un volumineux rapport intitulé "L'évaluation du pouvoir cancérigène des champs électromagnétiques" [3]. Ce rapport portait les mentions "ne pas citer" et "ne pas utiliser comme référence" ! Il faut s'interroger sur les raisons de mobiliser un tel potentiel en hommes et en matériel pour aboutir à l'édition d'un travail destiné ... à ne pas étre utilisé. Un certain nombre de questions se posent d'autant plus que le contenu de ce document est lui aussi alarmant ; il conclut en effet : "les essais sur animaux et les études épidémiologiques suggérent une relation de cause à effet !". Le rapport déclare encore : "les multiples études de leucémies, de lymphomes et de tumeurs du cerveau chez les enfants exposés aux champs magnétiques de 60 Hz des systémes domestiques de distribution de courant électrique confortées par des découvertes similaires chez les adultes dans plusieurs études d'expositions professionnelles impliquant également des expositions aux fréquences des courants électriques, montrent des schémas concordants de réponses".

Finalement, l'E.P.A. publie en février 1991 [4] une brochure de 22 pages qui fait table rase du volumineux rapport précédent et ne tire aucune conclusion.

C'est la trés sérieuse revue scientifique "Nature" [5] qui attire l'attention sur le fait que W. Farland, directeur du bureau d'agrément de la Santé et de l'Environnement de l'E.P.A. a pris la "décision personnelle" de supprimer la demande de classement des lignes à trés haute tension dans la catégorie B1 des facteurs cancérigénes comme le D.D.T., les P.C.B. et le formaldéhyde,
sous le prétexte que les mécanismes toxicologiques d'action sur l'étre vivant ne sont pas connus. Comme "Nature" le fait remarquer, on peut à bon droit, s'interroger sur les pressions qui ont pu s'exercer sur le directeur du bureau d'agrément de l'E.P.A.

Sans attendre une législation nationale qui pourrait étre appliquée à court terme, des Etats américains ont légiféré en la matiére et adopté des réglements de "servitudes de passage" le long des lignes à trés haute tension, afin d'éviter toute construction d'habitation ou de fermes dans le voisinage immédiat des lignes et d'interdire le passage de lignes T.H.T. trop prés des habitations. Ces Etats sont le Minnesota, le Montana, le New Jersey, New York, le Nord Dakota,
l'Oregon, la Floride.

Dans le Journal of Bioelectricity [6], un procureur américain attire l'attention du public "sur les recherches faites par des chercheurs payés par des sociétés d'électricité. Les sociétés d'électricité dépensent desmillions de dollars mais ne publient que les informations qu'elles choisissent, habituellement aprés que celles-ci aient été traitées par leurs médecins-girouettes". Il ajoute : "Attention, les recherches payées par les industries de l'électricité peuvent se révéler
dangereuses pour votre santé !".

Un ouvrage publié aux U.S.A. en 1990 a également soulevé un grand émoi. Il s'agit de "Champs électromagnétiques à fréquences extrémement basses : la question du cancer". Ce livre édité aux éditions de Battelle par des chercheurs universitaires développe des modéles biologiques et biophysiques susceptibles d'expliquer les effets cancérigénes des champs à fréquences extrémement basses (50-60 Hz) des réseaux électriques [7].

Plus récemment, une publication de l'Université de Californie du Sud (Ecole de Médecine) montre la relation entre un cancer particulier du cerveau (astrocytome) et la profession d'électricien ou d'ingénieur électricien (exposition aux champs électromagnétiques à fréquences extrémement basses) (E.L.F.) [8].

Rappelons qu'en général, un électricien ne passe pas plus de 8 heures dans des champs électro-magnétiques, alors que des habitants vivant sous une ligne à trés haute tension subissent en moyenne 12 à 15 heures d'exposition à des niveaux semblables, voire supérieurs.

En aoét 1995, la revue Microwave News publie les déclarations de certains membres du Conseil National Américain de Protection contre les radiations présidé par le Dr. Ross Adey [22]. Ce Conseil est une émanation de l'Environmental Protection Agency (E.P.A.). A la lumiére des documents consultés dans la littérature internationale, ce Conseil a remis en selle et complété le rapport de l'E.P.A. de 1990 [3] et propose que dans les 10 ans à venir les champs magnétiques
alternatifs 50/60 Hz subis par la population ne dépassent plus 2 mG (0,2 microtesla) et que les champs électriques ne dépassent plus 10 V/métre. Il ajoute que ces "normes" ne seraient que provisoires et devraient tendre vers des valeurs ALARA (aussi basses qu'il est raisonnablement possible de le réaliser), comme pour les rayonnements nucléaires. Le rapport indique que le
stress oxydatif pourrait bien étre lié à l'exposition aux champs électriques et magnétiques 50/60 Hz ainsi qu'aux fréquences radio.
"Ce stress oxydatif est reconnu comme un facteur de base dans un large spectre de dés ordres dégénératifs humains incluant des maladies des artéres coronaires, la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer et le vieillissement".

Ce rapport provisoire a bien entendu suscité des craintes parmi les Sociétés productrices d'électricité et les industriels. Trés vite, un rideau de brouillard a été déployé grâce à la complicité (souvent inconsciente et mal informée) des médias. Les organes de presse se contentent de répercuter sans aucune base de critique scientifique des informations non fondées,
distordues et parfois carrément inexactes quant au fond et quant à la forme. Le National Research Council (N.R.C.) (à ne pas confondre avec le N.C.R.P. qui lui est dément mandaté par l'Environmental Protection Agency), a publié un rapport dans lequel il conclut qu'il n'existe vraiment aucun risque lié aux expositions humaines et animales aux champs électromagnétiques 50/60 Hz.
La presse et la population ont bien du mal à se forger une opinion parmi ces sigles d'organismes dont les initiales elles-mémes sont sources de confusion. Gageons que cette tactique a été bien pensée par ceux qui souhaitent maintenir la population dans l'ignorance et à conserver ainsi le statu-quo. Le 3.07.97, le National Council of Cancer (N.C.I.) (Institut National Américain du Cancer), embo”tant le pas au National Research Council (N.R.C.) estimait qu'aucun
risque de cancer ne peut étre attribué aux expositions aux champs électromagnétiques 50/60 Hz. Dans un article publié par le New England Journal of Medicine, le N.C.I. a choisi arbitrairement dans ses statistiques la valeur pivot de 2 milligauss (0,2 microtesla). Or, si cet organisme avait sélectionné la valeur de 3 milligauss (0,3 microtesla), les résultats eussent été à l'opposé ! Si le Conseil Américain de Protection contre les Radiations (N.C.R.P.) avait en 1995 choisi la valeur limite de 2 mG, c'était dans le but de conserver une valeur techniquement acceptable, assurant suffisamment de sécurité par rapport à la valeur critique de 3 mG.

On peréoit ici l'expression d'une manipulation évidente des chiffres statistiques. Il va de soi qu'aujourd'hui, la santé, pour la plupart des gouvernements de pays industrialisés doit s'effacer devant des critéres de pure productivité économique.

LES ORDINATEURS EN QUESTION EN EUROPE

Ces derniers temps, beaucoup de polémiques sont apparues dans le domaine des fréquences des ordinateurs à écrans cathodiques et des computers. Il faut bien comprendre que le probléme est exactement le méme que celui des expositions aux lignes à trés haute tension : il s'agit, en majeure partie, des mémes champs électromagnétiques alternatifs de fréquences extrémement basses (E.L.F) auxquels s'ajoutent des champs de fréquences un peu plus élevées (V.L.F). Ils sont émis par le transformateur à trés haute tension situé à l'arriére du moniteur d'écran de l'ordinateur (ou à l'arriére du poste de télévision). Ce n'est donc pas le rayonnement de l'écran qui est le plus nuisible, mais celui du transformateur T.H.T. La firme Macintosh, productrice d'ordinateurs, dans sa revue Mac World de juin 90 [9] met les utilisateurs de ses propres ordinateurs en garde contre les effets toxiques possibles des champs à fréquences extrémement basse (E.L.F.). Ce probléme, faut-il le souligner, est parfois bien plus grave pour d'autres marques d'ordinateurs. Des risques de fausses couches, de complications à l'accouchement, de troubles des régles, de fatigue excessive, etc. sont mentionnés dans l'article [9]. Suite à ces remous, le maire de San Francisco a limité à 20 heures par semaine les prestations du
personnel de la ville sur ordinateur.

Un travail publié par une équipe espagnole (Delgado) et répété par une équipe américaine Université du Kentucky) a montré que des oeufs de poules exposés pendant l'incubation au transformateur d'un vidéo d'ordinateur ont donné plus d'embryons mal formés que les oeufs non exposés (résultats statistiques significatifs). D'autres travaux l'ont confirmé par la suite [12-13].

En 1990, le Bureau Suédois des Tests et Mesures a publié une directive (M.P.R. 90 ou M.P.R.II) indiquant des recommandations de normes concernant les champs d'induction électromagnétiques émis par un computer à l'endroit du poste de travail. Or, il est courant de trouver dans des maisons situées à proximité de lignes à trés haute tension des champs d'induction magnétique 10 fois, voire 100 fois plus élevés.

En France, un décret de loi concernant les ordinateurs, paru au journal officiel le 16 mai 91, précise : "Art. 13 II. Toutes radiations, à l'exception de la partie visible du spectre électromagnétique, doivent étre réduites à des niveaux négligeables du point de vue de la protection de la sécurité et de la santé des travailleurs".

LES LIGNES A TRES HAUTE TENSION EN QUESTION POUR LES ELEVEURS

En Belgique, depuis plusieurs années déjà, des éleveurs d'oiseaux, de lapins, de porcs et de bovins ont remarqué l'apparition de désordres physiologiques importants dans leur élevage aprés la pose de lignes à haute et trés haute tension ou à moyenne tension à proximité des locaux de stabulation. Devant l'émoi manifesté, une commission interdisciplinaire d'études a été mise en
place par le Sénat belge et a remis ses conclusions le 18 avril 1990 dans un rapport intitulé "Evaluation sur la santé humaine et animale des effets des lignes à haute et à trés haute
tension".

Ce rapport conclut que dans l'état actuel de nos connaissances, il n'existe aucun élément permettant d'affirmer que les lignes à trés haute tension aient un quelconque effet pervers sur la santé humaine et animale. Ce qui est troublant c'est que les références bibliographiques ne mentionnent aucune publication de recherches mettant en évidence des nuisances liées aux
champs électromagnétiques. Or, il existe un nombre impressionnant de tels documents dans la littérature scientifique mondiale. Nous pouvons donc conclure qu'il existait de la part de cette commission une volonté délibérée de passer sous silence un certain nombre de données scientifiques. Dans un manuel intitulé "The Merck Veterinary Manual" [10] qui est un ouvrage de
référence indiscutable pour les vétérinaires du monde entier, on peut trouver un chapitre consacré aux "courants vagabonds dans les étables". Il faut savoir que ces courants alternatifs cheminant dans les sols et dans les murs peuvent avoir quatre origines principales : soit des installations défectueuses à la ferme méme (câbles dénudés, absence de prises de terre, prise de terre
mal située), soit des fuites liées à des isolateurs défectueux sur des poteaux ou sur des pylônes, soit des défauts de raccordement au réseau, soit des courants induits dans des éléments métalliques (conducteurs) par des lignes à trés haute tension proches ou en surplomb. Dans certaines étables, les mangeoires métalliques, méme reliées à la terre, accusent la
présence de tensions alternatives induites de plus de 1,5 Volts, avec le compteur électrique coupé. La ligne à trés haute tension, suite aux différences de conductivité du sol et des murs, induit un courant dont il est trés facile de prouver l'existence avec un appareillage simple.

Or, le manuel Merck [10] nous indique que chez les animaux exposés, les mammites et les infections deviennent plus fréquentes, la résistance aux maladies diminue (chute de l'immunité) pour des tensions dépassant à peine 1 volt aux sabots ou entre un sabot et le cou. Si les experts belges semblent ignorer le "Merck Veterinary Manual", les fermiers et les vétérinaires présents sur le terrain ont le droit à la vérité.

Ce texte du manuel Merck est maintenant conforté par un document émanant du Ministére Canadien de l'Agriculture (l'ABC de ce qu'il faut savoir sur les tensions parasites, une approche globale) qui reconna”t l'influence néfaste des courants vagabonds pour la santé des animaux et la productivité en élevage [23].

De plus, des recherches internationales [2, 12, 13, 14, 18, 19, 20] récentes réalisées aux U.S.A. et en Allemagne montrent que l'exposition à des champs magnétiques alternatifs 50-60 Hz relativement faibles fait rapidement chuter la sécrétion de mélatonine par la glande pinéale (épiphyse). La mélatonine est une hormone à fonctions chronobiologiques régulatrices multiples, tant sur le systéme reproducteur que sur les mécanismes immunitaires. Des études américaines [11] récentes montrent que sous l'influence de champs magnétiques alternatifs inférieurs à 2 mG, la mélatonine franchit la membrane des cellules pour y exercer son effet anti-cancer, alors que lorsque les champs alternatifs ambiants atteignent 12 mG (ce qui est une valeur courante auprés
des lignes à haute tension), l'effet anti-cancer de la mélatonine est bloqué. Prétendre que cet effet sur la sécrétion de mélatonine n'améne pas d'action néfaste, c'est nier toutes les connaissances scientifiques en endocrinologie. Des expérimentations réalisées en Belgique par des vétérinaires indépendants dans des élevages bovins et porcins exposés à des lignes à trés haute tension montrent qu'aprés 3 semaines d'exposition aux champs d'induction magnétique, les animaux présentent de nettes chutes de cuivre, de calcium, de phosphore et de magnésium sanguins. Dans ce type de prospection, il est souhaitable que seuls des laboratoires privés indépendants libres de toute contrainte réalisent ces analyses afin de fiabiliser les résultats. Nous ne devons
plus faire confiance à des experts dont les recherches sont subsidiées par des sociétés productrices d'électricité.



LES RISQUES DUS AUX LIGNES THT SONT-ILS MYTHES OU REALITES ?

Des études bibliographiques sur les effets des champs électromagnétiques des fréquences extrémement basses (ELF) sur le biologique sont référencées par divers organismes internationaux [2, 12, 13, 14].

Elles révélent à partir de modéles expérimentaux : des dysfonctionnements neuroendocriniens (flux calcique, mélatonine, noradrénaline, croissance ...) ; des modifications comportementales (rythmes circadiens, agressivité, asthénie, sommeil ...) ; des troubles immunitaires (cytotoxicité des lymphocytes T ....) ; des modifications de la synthése des protéines et des risques possibles de cancers.

Un événement particulier s'est produit dans ce domaine de recherches : un chercheur américain (Kirschvink) a découvert de petits noyaux de magnétite (aimants) dans les cellules du cerveau. Un étudiant de l'enseignement secondaire sait qu'un aimant placé dans un champ magnétique alternatif se met à vibrer au rythme de ce champ. Alors, pensons à ce que devient une fragile cellule nerveuse à l'intérieur de laquelle un petit aimant se met en vibration ! Résistera ? ... Résistera pas ? A titre indicatif, notre cerveau d'environ 900 cm3 totalise 5 millions de ces petits
aimants par cm3 de cerveau !

La recherche avance à grands pas dans ce domaine, grâce à des chercheurs indépendants, méme si les sociétés d'électricité font tout pour nier les evidences et méme tentent d'influencer l'opinion d'experts dont l'avis devrait étre impartial ! (Un ouvrage publié par Allan H. Frey fait le point sur ces connaissances ! Il s'agit de "On the Nature of Electromagnetic field Interactions with Biological Systems" [11].

Deux études suédoises de grande ampleur [15 - 16], confirment de faéon accablante la liaison entre certaines maladies graves : cancers, leucémies, et le fait d'habiter ou de travailler à proximité de sources de champs électromagnétiques alternatifs : lignes à haute tension, transformateurs, centrales électriques, lignes à basses tensions, mais à fort ampérage, etc. Des chercheurs de l'Institut National de Médecine du Travail ainsi que du Département d'Hygiéne et de Pathologie de l'Environnement de l'Institut Karolinska (Stockholm, Suéde), ont montré par une étude méticuleuse réalisée sur plus de 500.000 enfants et adultes dont le point commun était de résider à proximité de lignes à haute tension, que les personnes exposées à des champs magnétiques alternatifs de 2 mG (2 milligauss) ont deux fois plus de risques de contracter une leucémie que les enfants non exposés.

Un travail statistique regroupant l'étude suédoise de M. Feychting [16] et une étude danoise de Olsen et al. portant sur l'ensemble de la population danoise conclut qu'il existe bien une relation entre le niveau d'exposition et le nombre de leucémies observées et ce, à partir de 2 milligauss (= 0,2 microtesla).

L'intérét de ces recherches est qu'elles viennent corroborer des études antérieures réalisées aux USA et en Suéde, méme si celles-ci avaient été considérées comme non fiables à l'époque (par le lobby international de l'électricité et ses obligés). En effet, le seuil critique relaté antérieurement (2 mG) est le méme que celui des études statistiques récentes, plus fines. Le gouvernement suédois légifére et décide d'éloigner les lignes THT et les sous-stations de transformateurs des zones habitées (300 m pour les lignes THT).

Une étude franco-canadienne publiée dans l'American Journal of Epidemiology [17] confirme de faéon nette les risques de leucémie et de cancer du cerveau chez les travailleurs exposés aux champs magnétiques alternatifs. De plus, cette étude confirme également l'existence d'un seuil d'exposition continue de 0,2 microtesla (2 milligauss) statistiquement significatif. Ce seuil est le méme que celui qui a été mis en évidence dans la plupart des études épidémiologiques.

Les sociétés européennes d'électricité groupées au sein de l'association Eurelectric (Comité Européen des Entreprises d'Electricité) ont signé un code de conduite en matiére d'environnement. Nous pouvons y lire : "S'il existe une présomption raisonnable de risque pour l'environnement, envisagez des mesures permettant de limiter ce risque, méme s'il demeure des
incertitudes sur le plan scientifique".

Sont-ce là des paroles démagogiques destinées à endormir l'opinion publique ? Pourquoi n'avoir pas limité de faéon préventive l'exposition des populations par un évitement prudent (prudent avoidance) comme le préconisait en 1989 dans ses conclusions l'"Office of Technology Assessment" du Congrés américain ? [2].

Il est aussi possible d'envisager préventivement une norme qui limiterait les champs électromagnétiques en bordure des lignes électriques de transport au niveau de l'exposition moyenne domestique comme le présente une étude canadienne [14].

La revue belge "Archives of Public Health" a publié en 1995, une étude panoramique réalisée par les Prof. De Ridder et Van Hoorne de l'Université de Gand. Les auteurs estiment que des effets indésirables sur la santé commencent à se produire à 2 - 4 milligauss (0,2 - 0,4 microtesla) et que la valeur de 1000 milligauss (=100 microtesla) pour l'exposition du public, proposée par l'IRPA (Association Internationale de Radio-Protection) est trop élevée car elle ne tient pas
compte des effets à long terme sur la santé [24].

Gouverner, c'est prévoir, et le devoir des scientifiques et des responsables est d'interpeller sur de tels risques pour la Santé Publique. C'est ce que nous avons fait en notre âme et conscience aprés des années de recherches et d'expertises sous les lignes à trés haute tension.

De plus, il serait souhaitable qu'une politique cohérente en matiére de pollution électromagnétique soit mise en place en Europe.
Rapidement, il conviendrait de créer des structures d'enseignement et de recherche qui permettraient de poursuivre les travaux, d'informer les usagers et de former les décideurs, mais en écartant les pollueurs de tout pouvoir de législation et de décision (par "experts" interposés). La loyauté et l'honnéteté des pouvoirs politiques reste à démontrer ...

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[1] "Interim Guidelines on limits of exposure to 50/60 Hz electric and magnetic fields" I.R.P.A. / I.N.I.R.C. Health Physics 58 , n¡
1, p. 113-122 (1990).

[2] Biological Effects of Power Frequency Electric and Magnetic Fields, O.T.A., Congress of the United States (1989).

[3] "Evaluation of the Potential Carcinogenicity of Electromagnetic Fields", Review Draft Oct. 1990, E.P.A. 00/6-90-005B.

[4] "Electric and Magnetic Fields from 60 Hertz Electric Power. What do we know about possible risks ?", Fev. 91, E.P.A.

[5] "Cancer risks seen in electromagnetic fields. Powerline implicated, Biological mechanism unknown". Seth Shulman, Nature,
345, 7 juin (1990).

[6] "La Belle et la Béte", A.A. Marino, attorney. Journ. of Bioelectricity, 9 (1) V-Vi 1990.

[7] Extremely Low Frequency Electromagnetic Fields : The question of cancer, Ed. Battelle Press, 1990, USA.

[8] "Astrocytoma risk related to job exposure to electric and magnetic field". W. Mack, S.
Preston-Martin, J.M. Peters. Department of Preventive Medicine, University of Southern California School of
Medicine, Los Angeles - Bioelectromagnetics 12 : 57 - 66 - 1991 .

[9] "Magnetic fields menace". Mac World, juin 1990 .

[10] "The Merck Veterinary Manual". Ed. 1986, p. 619 et
s. .

[11] Lidbury, Robert P. "Cellular Interactions with electromagnetic fields : experimental evidence for field effects on signal
transduction and cell proliferation" in "On the nature of electromagnetic field interactions with biological systems", pp. 115-120, A.
H. Frey, Ed. Springer Verlag 1995.

[12] Bioelectromagnetic Society. Thirteenth Annual Meeting Abstract Book, Salt Lake City, Utah, USA, June 23-27 (1991).

[13] European Bioelectromagnetics Association. Vth European symposium Brussels (Belgium), January 23-25 (1992).

[14] Les effets des champs électromagnétiques de 50-60 Hz sur la santé. Bilan et perspectives de Santé Publique pour le Québec. Département de Santé Communautaire du Centre Hospitalier de l'Université de Laval. Janvier 1991.

[15] B. Floderus, T. Persson, C. Senlund, G. Lindel, C. Johansson, J. Kiviranta, H. Parsman, M. Lindblom, B. Knave, A. Wennberg et A. Ost, Département de neuromédecine à l'Institut National de Médecine du Travail S. 171.84 Solna et Département d'Hygiéne et de Pathologies de l'environnement de l'Institut Karolinska, S. 10401 Stockholm (Suéde), "Exposition professionnelle aux champs magnétiques en relation avec les leucémies et les cancers du cerveau".

[16] M. Feychting et A. Ahlbom, Institut de Médecine de l'Environnement, Institut Karolinska, Stockholm (Suéde), "Cancers infantiles et champs magnétiques".

[17] Theriault G., Goldberg M., Miller A.B., Armstrong B., Guenel P., Deadman J., Imbernon E., To T., Chevalier A., Cyr D., Wall C. : "Risque de cancer lié à l'exposition professionnelle aux champs magnétiques de trés basse fréquence chez les salariés des compagnies d'électricité en Ontario au Quebec (Canada) et en France : 1970-1989", Am. J. Epidemiol., 1994, 139 (6) : 550-72. Traduction EDF / INSERM.

[18] Pool R., Electromagnetic fields : the biological evidence. Science 1990 ; 249 : 1378-1381.

[19] Stevens R.G., Davis S., Thomas D.B., Anderson L.E. and Wilson B.W., "Electric power, pineal function, and the risk of breast cancer", FASEB J, 1992 ; 6 : 853-860.

[20] Lidbury R.P., Sloma T.R., Sokolik R. and Yaswen P., "ELF magnetic fields, breast cancer and melatonin : 60 Hz fields block melatonins oncostatic action on ER + breast cancer cell proliferation. J. Pineal Res. 1993 ; 14 : 89-97.

[21] Sandstrsm M., Kjell Hansson Mild, Berglund A., "External power frequency magnetic field induced jitter on computer monitors", Behaviour and Information Technology, 1993 vol. 12, 6, p. 359-363.

[21] Microwave News, vol. XV, n¡ 4, jul. August 1995 (Draft NCRP Report seeks strong Action to curb EMFs.)

[23] "L'ABC de ce qu'il faut savoir sur les tensions parasites, une approche globale". Gouvernement du Québec, Ministére de l'Agriculture des Pécheries de l'Alimentation, 1994.

[24] De Ridder M. et Van Hoorne, Archives of Public Health", Vol. 53, n¡ 1-4, p. 35-52 (1995).

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